Une Klee de l'icarisme
Comme le raconte Charles Juliet dans le texte que nous a fait partager Precy, on est nombreux à avoir le sentiment d'être des rescapés de la vie. Que l'on ait survécu à une guerre, ou à une maladie, à un accident, à une perte, ou à un destin implacablement bourdiesque, l'essentiel est d'en être pleinement conscient.
Mais pas seulement.
La seconde étape essentielle, après la prise de conscience, c'est la résilience.
C'est-à-dire avoir dépassé le statut de victime. C'est un choix terriblement douloureux, au début, de se dire : je suis le héros ou l'héroïne de ma vie, plutôt que se réfugier dans le cocon doux et chaud du : j'ai tant souffert, j'ai des raisons d'être faible (j'appelle ça le syndrome de Cosette, souvent ressenti à l'adolescence, quand on a peur de se lancer vers la vie).
Il faut trouver en soi toutes les raisons d'être fort(e). Souvent, on n'y arrive pas seul. Il faut trouver l'élément résilient. Ce peut être une personne, un événement, une oeuvre d'art...
Les personnes très malines, si elles ne rencontrent pas l'élément résilient, vont le créer. Soyons lucide : la véritable épreuve dont voulait se sortir Charles Juliet, ce n'est pas d'un accident de vélo. C'est probablement d'un état humiliant de pauvreté (voir la fin de l'extrait : valise en bois, chaussures trop petites...). Il a provoqué cet accident certes pour éprouver son droit de vivre, mais surtout pour annuler son état de victime. Une fois survivant, il ne pouvait plus être que fier et fort, il devait bien ça à la vie.
J'en reviens à mon obsession : l'icarisme. Est icariste toute personne qui se sent si redevable envers la vie qu'elle compte bien ne jamais la décevoir. Qu'importe la gravité de l'épreuve, mais bien la portée symbolique qu'on veut lui assigner.
Et un Klee, qui, j'ignore encore pourquoi, me semble convenir admirablement à ce que je viens de raconter avec une telle suffisance que j'en ai un peu honte, dites donc.
Mais pas seulement.
La seconde étape essentielle, après la prise de conscience, c'est la résilience.
C'est-à-dire avoir dépassé le statut de victime. C'est un choix terriblement douloureux, au début, de se dire : je suis le héros ou l'héroïne de ma vie, plutôt que se réfugier dans le cocon doux et chaud du : j'ai tant souffert, j'ai des raisons d'être faible (j'appelle ça le syndrome de Cosette, souvent ressenti à l'adolescence, quand on a peur de se lancer vers la vie).
Il faut trouver en soi toutes les raisons d'être fort(e). Souvent, on n'y arrive pas seul. Il faut trouver l'élément résilient. Ce peut être une personne, un événement, une oeuvre d'art...
Les personnes très malines, si elles ne rencontrent pas l'élément résilient, vont le créer. Soyons lucide : la véritable épreuve dont voulait se sortir Charles Juliet, ce n'est pas d'un accident de vélo. C'est probablement d'un état humiliant de pauvreté (voir la fin de l'extrait : valise en bois, chaussures trop petites...). Il a provoqué cet accident certes pour éprouver son droit de vivre, mais surtout pour annuler son état de victime. Une fois survivant, il ne pouvait plus être que fier et fort, il devait bien ça à la vie.
J'en reviens à mon obsession : l'icarisme. Est icariste toute personne qui se sent si redevable envers la vie qu'elle compte bien ne jamais la décevoir. Qu'importe la gravité de l'épreuve, mais bien la portée symbolique qu'on veut lui assigner.
Et un Klee, qui, j'ignore encore pourquoi, me semble convenir admirablement à ce que je viens de raconter avec une telle suffisance que j'en ai un peu honte, dites donc.