Un procès-verbal

Publié le par m

Je trouve qu'y a bien de belles choses sur ici-bas qui a pris ses quartiers d'été. On ne sait plus très bien qui et qui et puis on s'y perd un peu ; ce sont les rencontres que l'on fait en vacances et le vide quasi sidéral qui peut surgir au détour d'une rue, pour qui reste là. Ainsi de Joséphine, et de Barbouille.

Avant on savait qui c'était, sans le dire. Maintenant, on n'ignore plus que quelque chose reste à part, de l'autre.

Ici on reste ouvert, je suppose qu'une première période reste close. C'est comme après une fête, on sait qu'il s'agissait d'un temps différent juste après-coup, après la porte fermée, la porte refermée. On imagine, on reconstruit, on se souvient de ce qui vient d'avoir lieu, puisque tout est parti. Seul subsiste ce qu'on ne pourra pas dire et si l'on se revoit, seulement, à qui vient de partir. On chemine dans cet en-avant des choses, juste frayant, ce qui est aussi le rôle de l'été. Les choses hésitent, se dévoilent, entre brumes de chaleur et solitudes. On se repose à peine, ou beaucoup. Pareil pour boire. Difficile pour le reste, chacun semble avec les autres expulsé de soi. On imagine qu'il y aura une rentrée, laquelle ?

Celle où l'on apprenait, où l'on reprenait on ne sais quel chemin de traverse, malgré tout. Dehors les nuages et le vent vaporisent ce que perdait l'été. Il faudrait juste continuer, encore un pas pour que tout vole en éclats. Comme contre une vitre, on imagine la tension de ce qu'elle retient, de ce qu'il faut pour séparer, pour faire voir, pour tenir en elle quelque distance. On s'assiérait tout contre elle, tout contre un mur, tout contre un double. On sentirait la résistance, la courbe de ce que peut accepter la baie avant d'

On reste ouvert, peut-être est-ce seulement le temps qui s'ouvre pour cette période, un temps pour soi. Peut-être un temps réglé avec des jours semblables, et ce qui s'y cache. La fixation des battements dans les corps, la même nourriture à heure fixe, les mêmes mots, lus, écrits, simplement dans un ordre différent. On bat les cartes, on essaie de les faire jouer les uns sur les autres, les uns contre les autres. On coq-à-l'âne, quelque chose se passe entre équilibre de soi et équilibre avec l'autre. Qu'est-ce à dire ?

Oui sentir le verre d'eau et la fragilité d'une paupière et recenser tous les yeux, toutes les paillettes de tous les yeux les Iris. Les voir s'emplir d'eau, et de sel. Voir le léger dépot ensuite le long du verre, horizontale que l'on fera encore chanter lorsque tout sera coi, cousu, disséqué. Comme l'autre, l'infime possibilité que quelque chose soit tu, ou juste dit dans un moment de grâce, et qu'il nous accompagnera, jusqu'au bout. Pareil pour lire, le long des lèvres, silences ou voix. Pareil pour écrire. Que quelque chose passe.

La possibilité que la voix passe avec les mots.

Que quelque chose nous accompagne, que l'on sait s'exilant et parfois à nouveau, là. Parfois, dans le silence de l'autre, dans la vacance des mots, quelque chose s'avance jusqu'au corps. Parfois le  corps joue avec les mots les mettant en scène dans la bouche dans la manière de dire de les faire s'oublier dans tout l'autour dans les signes de ce qui ne serait plus même ce que l'on s'imagine de mieux. A même le ressentir.

L'oublier, pour mieux le perdre.

Chambre close, giration de l'air pour la chaleur, animaux, oiseau venant se poser tout contre accompagnant insectes grimpant le long du mur sous la dure couche cornée du sol, mur où se reposer là où tout chemine, prend encore un autre tour, une citadelle parsemée de feuilles, d'éclairs, de bruissements, invisibles, vers le ciel.

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M
Hourrah, hourrah !!
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P
je confirme! (je le connais un peu)mais j'avais déjà retrouvé son texte...de la transparence dans l'opacité...ceci dit, ça ne me dérange pas trop de savoir qui est qui (le sait-on toujours, de toute façon..), je vous imagine à partir de ce que vous laissez entrevoir ici.oui, j'ai relevé mon courrier...j'ai renoué avec une connexion internet, le bonheur de vous retrouver
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C
Oh, Barbouille EST Le Morio ! C'est bien ça ? Pour ma part, ceci dit, je n'en sais pas plus.
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B
Chères Clara et PrecyJe suis déjà passé sous vos yeux  et l'illusion fut si grande que vous ne m'avez pas aperçu...Belle transparence des eaux-mots sur les ailes d'un lépidoptère.Message perso : Precy as-tu relevé ton courrier électronique ? 
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P
oui, barbouille, écris!
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