DES CENDRES
Il n’est de l’existence que des succédanés, des fautes de goût, de mieux, de temps.
Les fautes de temps comme une culpabilité subtile au cœur de nos tissus, au creux de nos pensées les plus intimes : ne pas savoir conjuguer les commencements.
Il n’est des certitudes que du doute, des fautes de goût, de mieux, d’accord.
Les fautes d’accord comme une comme une violence sourde au cœur de monologues interrompus, au creux de nos actes les moins signifiants : ne pas accepter le nombre ni le genre humain.
Il n’est de solitudes que d’errances, des fautes de goût, de mieux, d’attention.
Les fautes d’attention comme un déni de soi, du bout des yeux, du bout des lèvres, dans ce regard vide, dans cette bouche sans mots doux et chauds : ne pas renoncer aux autres.
Il meurt dans chaque seconde la première vie, celle que, faute de goût, faute de mieux, nous enfouissons au creux de nos corps fatigués, mais qui nous brûle de l’intérieur : les cendres de l’enfance.