Fête du vent, qu’ils disaient.
Alors j’ai pris mon cerf volant, mes enfant, ma femme et je me suis décidé en cette après midi gelée, de défier Eole. J’ai du mettre une heure pour trouver une place, non autant pour moi j’ai mis une heure. Je sors le cerf-volant et j’essaies de le faire décoller, évidemment c’est pas fait pour ça, ce truc, ne veut rien savoir, je suis effondré, j’ai l’impression que tous ces gens ne sont venus que pour me voir me ridiculiser. Au milieu de la foule soudain je vois un grand blond qui arrive en VTT et en tee-shirt, il sort son cerf volant, le mien est ridicule à côté, mais il n’empêche que le sien vole, soudain je repense à Gad El Maleh et à son sketch sur les blonds. J’ai honte, je fais le jeune aussi, j’enlève ma veste et mon pull, et je fais le gars qui s’y connaît, le cerf-volant ne veut rien savoir, il me hais, je le sais. Je détourne l’attention on proposant à mes enfants des glaces et à ma femme des bijoux, mais non, ils veulent que ce satané cerf-volant vole. Je me suis cru seul au monde, mais c’est là que j’ai rélaisé que je n’étais pas seul, tout autour de moi des dizaines de papa, regardaient le blond avec haine, eux aussi ne savaient pas faire décoller un cerf-volant et eux aussi se sentaient ridicule. Vous me croirez ou pas, je me suis assis et j’ai tiré comme un made sur ce maudit cerf volant, et là ce renégat s’est envolé, j’ai à peine tiré sur la ficelle qu’il a pris de la hauteur, en une seconde j’étais devenu blond, un héros pour mes enfants, ma femme d’un rire admiratif mettait en garde toutes les autres femmes, « admirez mais pas touche ». Ah c’est génial la fête du vent.