Le canard et la jeune fille
Marseille - 08h15 - station Joliette.
Le métro arrive en sifflant, il déverse son lot de voyaguers et en prend d'autres, dont moi. Je trouve une place, ouvre le canard, et me délecte des dernières rumeurs élyséennes. A ma droite, quasiment sur mon épaule, un rire de femme, je me tourne, ma jeune voisine se fait complice de ma lecture et rit des dessins qui ornent la une.
Au fond du wagon une voix grave se fait entendre, avec un langage quasi ordurier un homme se plant d’avoir été bousculé par un autre. La voix avance jusqu’à moi, je ne me tourne pas, histoire de ne pas donner de crédit à cette personne. Puis la voix est à ma hauteur, je ne lève pas la tête, mais je suis intrigué par l'odeur d’un doux parfum. Je réalise soudain que la voix que j’entends depuis tout à l’heure, appartient à une jolie, très jolie jeune fille. C’est mon arrêt, je me lève et me retrouve nez à nez avec cette fille à la voix de baryton. Une sucette à la bouche, elle me regarde, me laisse le passage et me sourit.