Fauteuil ou béquilles ?

Pour me préserver des chutes, et pour soulager mon dos, samedi j’ai donné comme ultimatum à mon club de me préparer un fauteuil roulant pour cette compétition. Il faut savoir que paradoxalement dans le handisport, en natation particulièrement, je suis leu seul à avoir des béquilles, donc rien n’est aménagé pour moi, les vestiaires sont loin des bassins, les toilettes aussi, mais surtout et c’est la qu’est ma hantise, le sol est en permanence mouillé. Lors des dernières qualifications pour le Championnat de France d’hiver, j’ai fait un beau plongeon, pas dans la piscine mais directement sur le sol, dans les douches. Alors j’ai dit stop, dorénavant à toutes les compétition j’exiges un fauteuil roulant.
Donc ce week-end j’avais un fauteuil roulant, qui ne me sert qu’à me déplacer dans la piscine, le reste du temps je récupère mes vieilles béquilles. Vous ne pouvez pas imaginer comme ça a été agréable, c’est comme si je redécouvrais les piscines, d’habitude je marche la tête baissé pour voir où je mets les béquilles, question de ne pas tomber, puis j’ai toujours peur d’avoir envie d’aller au petit coin, alors que là j’étais libre, j’allais et je venais, c’était presque comme si j’avais été valide, c’est drôle de dire ça, alors qu’on est sur un fauteuil roulant, j'étais complétement autonome, sublime sensation, que vous vivez au quotidien.
Autant pour moi ça a été magique autant ça a été difficile pour mes copains et mon entraîneur. Ils ne supportaient pas de me voir ainsi diminué, ça a vraiment été une drôle de surprise pour moi, de les voir réagir ainsi, c’était comme si d’un coup je devenais vraiment handicapé, en faite le fauteuil roulant est vraiment l’image de l’handicap bien plus que les béquilles. Même les gens avaient un autre comportement avec moi, c’était vraiment une expérience étonnante.
En tout cas je ne suis pas tombé, je ne sais pas si je serais sélectionné pour cet été, mais je me suis régalé.