Y'a de ces acteurs magnifiques...

Publié le par Clara

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J'ai toujours aimé les antihéros. Alors un film qui en rassemble autant, c'était parfaitement jubilatoire. L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford est absolument sublime.
Robert Ford est quand même bien plus antihéros que Jesse James, élevé finalement au rang de héros.
Autant dire que je m'y suis beaucoup attachée.
Casey Affleck dans le rôle est époustouflant. Ses regards coulants ou abîmés, ses sourires comme des brèches, ses rires et sa voix qui ne sont parfois que des souffles enfantins (je vous conseille vraiment la VO), ses gestes tour à tour tortillants, sirupeux ou déterminés, tout est extraordinaire.
Moi personnellement, ce genre de personnages-là, j'ai envie de les embrasser (bien plus que Brad Pitt).
Mention spéciale à la peur. La peur jouée par tous les acteurs avec une justesse palpable. On devrait décerner des palmes aux sentiments joués dans les films. 
La psychologie des personnages, jusqu'au plus secondaire, est très complexe et fouillée. Là, c'est l'auteur du roman dont est tiré le film qu'il faut louer.
Brad Pitt incarne l'extrème solitude de Jesse James avec une subtile perversité.
On le comprend perdu lorsque le metteur en scène choisit de le filmer  seul, contemplatif au sein de  superbes panoramas. Les phrases de narration (je ne sais si elles sont tirées du roman) sont alors d'une grande beauté. 
Les moments forts sont ceux où Bob et Jesse se retrouvent seuls. C'est alors merveilleux de sentir par le seul jeu de Brad et Casey cette incroyable attirance-répulsion.
Leurs regards, alors, sont presque ceux d'amoureux qui ne veulent pas se déclarer.
Mais moments forts aussi, ceux où les lieux sont filmés dans un ralenti flou relatant l'absence, puis l'entrée en légende de ce qui est déjà du passé, lieux à peine quittés, on sent la chaise encore vivante, déjà décrits maintes et maintes fois dans les journaux et illustrés pour faire rêver, bientôt visités contre de l'argent. Lieux souvent vus par le regard-même de Robert Ford, il vit constamment dans ce flou-là, celui de la légende en train de s'écrire, mais qu'il ne maîtrise guère.
Moments forts aussi, au contraire, ces merveilleux ciels mouvants en accéléré. Choc spatio-temporel. Tout va trop vite ou trop lentement pour Bob et Jesse, sans cesse en mouvement, en fuite, le temps les rattrape vers l'inexorable. Mais à l'inverse quelle lenteur et langueur dans leurs âmes dépressives, leurs vies qui bégaient. Jesse est pris en étau entre ces deux contradictions. Il est celui qui en a le plus conscience. Il ne court plus après quoi que ce soit, pour finir, il en comprend la vanité...
Un film dont on sort comme bousculé.

Publié dans Clara

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C
Pfff, alors toi Barbouille, t'as pas vu le film je parie ! C'est un vrai western pour mec, si on veut, en même temps, hein.Ah oui Lolo, j'avais oublié ! Sachez que Lolo connaît le sosie de Brad Pitt, si si... Moi j'ai eu l'immense honneur de le voir une fois. D'aucuns l'auraient aperçu, cachés derrière des rideaux. Lolo, essaie d'avoir un autographe, pliiiiiiiize, et fais-le nous partager ici !
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B
Oui bon mais...Un type qui compte ses doigts et un autre qui se prend pour Daniel Auteuil dans Jean de Florette, franchement les amerlokes savent plus quoi inventer !Et en plus ça plait aux jeunes femmes françaises : alors là ...
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L
et bien ça donne envie.. c'est drôle celui du bas me rappelle quelqu'un...
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C
Je suis en train de penser, aussi, que beaucoup de plans dans Jesse James auraient pu être dessinés par Hugo Pratt. Dans la neige, c'est du Jesuit Joe, quasiment...
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C
Autre chef d'oeuvre : ils ressortent une version, plus proche de ce que voulait Ridley Scott à l'origine, de l'envoûtant film de SF : Blade Runner (L'homme qui courait sur le fil du rasoir).
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