Brumes

Publié le par m

Je sais pas si ça vous arrive, on n'est ni bien ni mal, ni là ni ailleurs, pas moyen de savoir s'il se passe quelque chose, on lit de belles citations, mais on ne sait même pas si elles pourraient convenir, pour soi.

"Au milieu du chemin de notre vie
je me trouvai dans une forêt sombre
la route où l'on va droit s'étant perdue."

Quelque chose comme cela, comme si l'on entrait dans quelque endroit dangereux, ou si l'on en ressortait. Peut-être dedans, aux possibilités qu'il reste de prendre la mer, comme de naviguer en eaux troubles, malgré la clarté du jour.

MIRAGES

"Appelez-moi Ismaël. Il y a quelques années de cela - peu importe combien exactement -, comme j'avais la bourse vide ou presque, et que rien d'intéressant ne me retenait à terre, l'idée me vint de naviguer un peu et de revoir le monde marin. C'est ma façon à moi de chasser la morosité et de corriger les désordres de mes humeurs. Quand je sens l'amertume plisser mes lèvres, quand bruine dans mon âme un humide novembre et que je surprends à faire halte, malgré moi, devant les marchands de cercueils, à me glisser dans le premier cortège funèbre que je croise, et, surtout, quand la noire mélancolie me tient si fort que seul un robuste sens moral peut m'empêcher de descendre d'un pas décidé dans la rue et d'envoyer méthodiquement valser les chapeaux des passants -  alors, j'estime nécessaire de m'embarquer sans délai. D'autres auraient recours à un pistolet chargé. Avec un panache tout philosophique, Caton se jette sur son épée ; moi, tranquillement, je lève l'ancre. Quoi de surprenant ? S'ils en avaient conscience, presque tous les hommes ont, à un moment ou à un autre, et chacun à sa façon, éprouvé envers l'océan des sentiments assez semblables aux miens."


Aller vers autre chose, se proposer du divers comme on commence un livre, comme une magnifique ouverture ("chevaucher un balai de  sorcière") ; et peut-être y a t-il, ici aussi, même ici, cette distance de soi à soi (qu'on écrive, qu'on regarde, qu'on pense ou qu'on aime) qu'on retrouve dans les livres (entre ce qu'ils proposent, et la vie de celui qui les porte).
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M
Itou !On le sentait bien, en se promenant, vallons dorés... le rire collinien ; encore fallait-il que tu lui donnes une forme.Je sens que tu vas en faire plein d'autres (...) avec nous.
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G
Partante pour Avril, surtout que c'est une période faste à Marseille pour commencer à se découvrir sur le fil!!!Oui, Clara, j'ai écrit ce texte au milieu d'1 champ d'Olivier, en Arles...<br /> Bizzzzzz à tous
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C
Mais le plus vite possible, bien sûr ! Ad, on n'avait pas retenu une date, en avril, déjà ??
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M
Ahhh, à quand une soirée blog-absente, ou blog-muscat, ou blog-porto ou...Ca donne des idées, tout ça !
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C
Pas mal ! C'est de toi, Galinette, ce petit texte sur les rires ?
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