Blanc-séquence

Publié le par Blogueur d'ici et d'ailleurs




C'est que justement il est en train de perdre un truc, et que justement il (le) remonte tout au long du plan, petite musique à perdre et à retrouver.
Il met en marche et les choses se remettent à leurs places initiales ; à l'envers.
Il lui faut tout remonter, pas leur histoire, son histoire dans leur histoire.
C'est comme quand on évoque quelque chose, quelque chose d'important, tout un coup elle prend toute la place, le spectre s'est rompu, la place nous a emporté, nous aussi. La place vide fonctionne comme une série, un élément du sens.
On ne se retrouve que sur cette intensité-là. Emporté et quelque part épars, puisqu'il n'y a plus de reste, même ailleurs.
Les choses se retrouvent si claires et si brisées qu'on peut les évoquer comme si elles étaient là.
Comme si l'écriture entraînait quoi que ce soit.
Peut-être la voix le peut.
On devrait peut-être parfois faire jouer cet instrument dans la rue, la voix.
Elle nous emporte autre part, et bien que nous ne bougions pas vraiment, les éléments semblent venir, viennent à nous, des rues de traverses, comme Neal penché sur son volant, bouquet ou éléphant, Rosselini, India et le reste.
C'est tout cela, tout cet univers, "Rosebud", même si ce n'est pas vraiment le sien, qu'il évoque ici.

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Petite musique.

Le tout étant peut-être de créer non pas un monde parce qu'il existe mais parce qu'on l'évoque, et qu'on ne peut faire autrement.



Tout de même il continue et cela aussi s'avance autour de lui, majestueux, comme un paysage lancé par la vitesse, majestueux comme un paysage lancé dans la vitesse, dans la possibilité de reprise, faudrait écrire les trucs comme s'ils pouvaient être repris, comme si l'on pouvait passer le relais, puis le passer à la vitesse, comme ils disaient des fusées, la vitesse de libération.
Trouver le bon rythme quand ça s'écrit, quand la vie aussi peut-être reprise et peut-être serait-ce sa voix qu'on entend, qu'on entendrait alors.

Purs éléments, descriptions, bords de route temps d'arrêt, petite musique quand la voix n'y pourrait plus mais.
Ca serait comme ça vas-y file, vas savoir si là-bas, si là-bas peut-être tu es encore deux et quels y sont et quelles voix s'y entendent à te faire parler à te faire rouler quelles sentines quel chemin tu ne pourrais plus recommencer ce soir-là, si quelle chose était devenue impossible et pourquoi.

Quelque chose se serait distingué de ce qui se dit de ce qu'on entend, quelque chose de ce qu'on entend jamais sa propre voix sauf à s'écouter à pouvoir s'écouter pour une fois autrement et si ce n'est dans l'autre encore autre part sur ses rives ce lieu pour une fois seul trouvé.

En vitesse, aussi, sans perdre le fil en y allant ne reprenant pas son souffle en étant soufflé et comme dans la parole même comme disait Artaud, par la beauté du monde et en même temps que soi presque - éteint.

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Publié dans Qui sommes-nous

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