C

Publié le par Blogueur d'ici et d'ailleurs

C’est comme si une brèche s’était ré-ouverte. Elle trace un long sillon tantôt rouge sang, tantôt bleu pâle, le long de son âme. Elle a reconnu l’euphorie de respirer un autre corps, puis la frénésie de l’étreindre… Et cette évidence l’a frappée pour de bon, en plein dans son vol chaste et régulier qui la tenait hors de portée des élans des dangers… La voici haletante désorientée terrifiée prostrée à nouveau dans une tanière qui ne lui est plus familière. Un chardonneret au bec croisé (Luke pour les intimes) est mort. Elle a pris sa place dans la cage. Parfois on lui ouvre la porte et elle s’enfuit, dispersant joyeusement son corps aux quatre vents. Puis le retour, toujours, éreintée mais comme apaisée au bercail des oiseaux volages. Une respiration, et à nouveau et très vite, les barreaux se font oppressants, et le besoin de cette présence, de l’autre devient étouffant…
Il y a une évidence : sous peu toutes ses impatiences seront apaisées, elle le sait, il suffirait d’attendre, peut-être même de ne rien provoquer, qui sait…

Publié dans Calice

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J
Calice est aux anges...
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P
Ne surtout pas boire ce Calice jusqu'à la lie, simplement y tremper les lèvres (peut-être le bout de la langue pour les intimes) mais juste ce qu'il faut pour être troublé, charmé, envoûté... que le sol se dérobe alors sous les pieds pour perdre l'équilibre et enfin se laisser aller... enfin!!!!
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M
C'est drôle, en vous lisant, en regardant les photos de Précy, les tableaux, en lisant en écoutant vos textes, en retrouvant ce drôle d'objet créé, j'ai senti une très grande clarté, simplicité, je crois que ça change un peu la vie d'avoir cet objet-là entre nous, - et entre nous et nous -, (puis je me demandais ce que ça change, ce qui en est changé - d'interposer des personnages, de l'écriture sur les moments (peut-être comme on disait "sur le motif") sans vouloir faire oeuvre ; puis, comme on revient souvent des fêtes avec des choses en plus, je vous livre un peu de cette philosophie offerte, dévoyée, ouverte pour peu qu'on s'y prête en guise d'hommage et de voeux à tous :"J'ai eu beaucoup de mal à découvrir ce philosophe. Il n'est connu que de rares personnes, étudiants désintéressés, vieilles dames qui arpentent le monde pour dessiner des arbres morts et de charmantes boîtes de conserves dans les détritus, professeurs s'évertuant à interpréter les graffitis de tous les siècles, auteurs de poèmes qu'ils n'écrivent que l'hiver sur la buée de leurs carreaux, bref les gens curieux de milles choses dédaignées par ceux qui tiennent à occuper une situation si minime soit-elle et à s'intégrer parfaitement à une société vouée à la science et au travail obligatoire."
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A
je vais m'occuper personnellement du cas Lyce
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C
Ah oui, Calice, je le voyais comme ça, sauf pour la cage. Toi, tu peux ouvrir la porte quand tu le désires. Tu n'as pas pris la place de Luke (je savais même pas qu'il s'appelait comme ça c't'animal, mieux vaut ne pas les nommer les zanimos tu vois), tu es juste en train de reprendre ta propre place, la vraie. L'équilibre n'est pas loin, j'en suis sûre.Merci pour ce beau texte.
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