L'Enfer et le Paradis

Tout d'abord, il faut dire que j'ai dû batailler avant de voir le jour. En effet, après moult refus d'une mère à l'ovulation dépressive, les spermatozoïdes se faisaient la malle...! Quand vint enfin le jour, où les ovaires bilieuses acceptèrent la venue d'1 étranger; Pourquoi celui-ci plutôt que les milliers d'autres qui s'affrontaient à la frontière de la vie ou de la mort...? Mystère de la science.

Passer d'embryon à nouveau-né fut un vrai parcours d'amazone... Je sortais mes poings quand les enzymes nerveuses me rendaient visite, et faisais des sauts périlleux à la "Volvic"!
Puis, un beau jour, plus aucuns mouvements que je ne contrôlasse. J'étais attirée vers un tunnel sombre, étroit et visqueux. Plus j'avançais dans ce corridor, plus il y faisait froid... Je criais déjà : "non, non, je vaincrai cette pompe infernale!", mais l'ennemi était féroce! Il employa 2 grandes spatules métalliques pour me forcer à suivre la trajectoire... Pour tromper l'adversaire, je m'enroulais autour d'un long cordon à la naissance de mon ventre, en vain!

Toute cette lutte m'avait épuisé; Je m'endormis, pour me réveiller dans une cage plastifiée, chaude mais hostère! Seul une étiquette rose collée dessus me sembla familière, où je distinguais un mot "Zana". A l'intérieur de mon ventre comme des fourmis qui creusaient, à leur tour, des tunnels, et puis pas silencieuses les fourmis ... Je m'inquiétais! Me serais-ce tant trop rebellée contre les bienfaits maternels que maintenant je les payais par ces crampes dans le bas ventre? Plus je me concentrais dessus pour les atténuer, plus la douleur était vive. Alors, un son sortit de ma bouche... Aïe mes oreilles!!! Aïe mon ventre!!! Aïe ma gorge!!!
Vint une dame toute blanche, qui ne daigna même pas jeter un regard sur ce corps endolori, mais se mit à faire rouler la boîte qui me servait de nouveau logis. Je criais : "Eh, Oh, toi, qui t'as permis de toucher à ma maison?". Puis, le mouvement s'arrêta. Alors, elle ouvrit les 2 fenêtres de ma chambre, et se mit en quête de me sortir de chez moi. Je lui mis un shoot violent sur la main gauche tout en criant "Tu connais pas la politesse toi, tu sais pas qu'on ne s'invite pas comme çà chez les gens! Tu dois faire partie de cette bande de voyous qui m'embêtaient tout le temps avant que je ne sois un oeuf!!!" En vain... Elle m'agrippa avec une délicatesse qui me surprit, puis me posa sur quelque chose de doux, moelleux et à l'odeur alléchante... Alors, je découvris le remède à tous mes maux... Le lait maternel!!!